Journée moins chargée, avec une petite balade vers l'est autour d'Hermanus, grosse bourgade de 26 000 habitants au bord de l'océan, située à un peu moins de 100 km de Stellenbosch. Ce ne serait qu'une petite halte parmi tant d'autres s'il n'y avait pas le magnifique spectacle des baleines qui séjournent dans la baie...
La ville d'Hermanus doit son nom à Hermanus Pieters, un enseignant qui, au début des années 1800, suivant la route des éléphants dans la vallée Hemel-en-Aarde, s'était émerveillé du site où celle-ci débouchait sur la mer. Il en fit le lieu d'accostage de son bateau en été et progressivement le lieu se développa et prit le nom de Hermanuspietersfontein (à vos souhaits !). En 1904, il devint une commune et une municipalité sous le nom d'Hermanus.
Le monument au centre de la ville rappelle à nouveau la présence des Anglais et de la Royal Navy.
Il s'agit d'un coin prisé par les pêcheurs.
Et il faut bien-sûr jeter un oeil sur la baie et les alentours !
Comme promis, parlons des baleines : sur des centaines de kilomètres, la région à l'est du Cap a le privilège d'abriter, pendant les mois d'hiver, des centaines de cétacés qui viennent se nourrir, s'accoupler, et mettre bas dans ce coin riche en plancton. Bref, une vie de pacha avant de retourner dans les eaux froides de l'Antarctique pour passer l'été. « On dit que » c'est à Hermanus qu'on les voit le mieux et qu'on a la plus grande chance de les observer en nombre.
On dénombre 37 espèces de baleines et de dauphins dans les eaux d'Afrique du Sud, majoritairement des Southern right whales et des humback whales (c'est la précision pour les spécialistes, là). Protégées depuis 1935, on estime la population actuelle de baleines à 3 000 autours des côtes sud-africaines.
Maintenant, il s'agit d'ouvrir l'oeil, et le bon ! Je vais être honnête, nous avons été (un peu) déçus ! En effet, le zoom d'Olivier a bien réussi à attraper quelques nageoires...
... et quelques séances de respiration.
Mais on en est presque resté là ! Pas de chance pour nous, il paraît que certains jours, c'est de la folie et qu'on compte plus de 50 baleines dans la baie ! Allez, pour le plaisir :
En pleine tentative de recherche de baleines, on entend souvent une sorte de corne de brume retentir dans la baie. Il s'agit du « whale crier », un bonhomme qui passe son temps à scruter la baie et souffle dans une sorte d'instrument (une longue algue séchée en fait !) pour avertir du lieu précis où les baleines ont été vues. Selon la longueur des sons, on peut savoir exactement où se rendre (enfin, si on connait le code en morse...). Le monsieur a même accepté de prendre la pause avec moi !
Après nos vaines tentatives pour voir des baleines sauter, direction la plage !
L'eau est toujours aussi froide (pour moi !), mais les vagues font le bonheur des surfeurs locaux.
Nous décidons de faire le retour par les routes à l'intérieur des terres, pour découvrir de nouveaux coins. Sur une régionale entre Hermanus et Caledon, je tenais tranquillement mon 80, lorsque, au détour d'un virage, sans crier gare (enfin si, le pauvre panneau à gauche !)...
... fin de la route goudronnée !
C'est parti pour près de 15 km de chemin de terre, perdus au milieu de nulle part à 40 km/h. J'ai choisi le bon jour pour prendre le volant moi !
En fait, on s'attendrait presque à voir surgir une girafe ou un buffle ! Vérification à l'arrivée : le pays possède bien 358 596 km de route, mais seulement 59 753 km sont goudronnées... Certes, je comprends maintenant pourquoi on croise tellement de 4x4 !
Plus loin le paysage est assez verdoyant.
Par contre, ce qui nous a bien fait rigoler, c'est le nombre impressionnant de personnes croisées sur la bande d'arrêt d'urgence des nationales (souvent limitées à 100 km/h), à marcher ou à faire leur footing ! Il s'agit souvent de Noirs qui sortent d'on ne sait où et qui vont... ben on ne sait pas où ils vont, justement !
Par exemple, le monsieur sur la photo montait à pied un col, sans une seule habitation à des kilomètres à la ronde. Nous avons eu peur de le recroiser au retour !
La palme de l'inconscience revient quand même à celui qui a traversé en courant la 4-voies entre Stellenbosch et le Cap devant nous ! Celui qui tentait de vendre ses pommes sur la bande d'arrêt d'urgence d'une régionale limitée à 120 km/h n'était pas mal non plus !
Enfin, cétacé pour aujourd'hui, petite déception tout de même au sujet des baleines !
A bientôt !
